Fertilité masculine: pourquoi et comment l’optimiser?
Savez-vous que dans les cas d’hypofertilité, 25% sont liées à la femme, 25% à l’homme et 50% sont liées aux 2 partenaires ? Améliorer la fertilité de l’homme, c’est tout simplement améliorer la fertilité du couple !
Vous avez certainement en tête quelques éléments délétères pour la spermatogénèse (création des spermatozoïdes) : tabac, alcool sont les plus connus… Oui en effet, ils augmentent le stress oxydatif, néfaste pour la bonne survie des spermatozoïdes. Mais… il n’y a pas qu’eux ! Voyons ensemble ce qui peut entraver la fertilité masculine :
Au niveau hormonal, un bon taux de testostérone est primordial. Cette hormone mâle par excellence stimule la spermatogénèse, via les testicules. Certains signes peuvent indiquer une baisse de la testostérone : fatigue, dépression, baisse de la libido, troubles de l’érection et de la qualité de miction, baisse de la pilosité et de la masse musculaire, apparition de glandes mammaires (gynécomastie)… Les causes des déficits en testostérone sont nombreuses : manque de cholestérol, thyroide qui ne fonctionne pas bien, excès de stress, d’insuline (alimentation riche en sucres), carences micronutritionnelles (zinc, magnésium notamment).
D’autre part, comme vu plus haut, le stress oxydatif est un grand ennemi de la fertilité masculine. En effet, pour pouvoir faire tout le chemin jusqu’à l’ovocyte, les spermatozoïdes ont besoin d’une énergie digne des meilleurs marathoniens ! Cette énergie est créée dans les mitochondries, que l’on retrouve en grand nombre dans les flagelles des spermatozoïdes. Or les mitochondries sont très sensibles au stress oxydatif (lorsqu’il y a plus de radicaux libres que de défenses anti-oxydantes), ainsi, si l’homme présente ce fameux stress oxydatif, la qualité de ses spermatozoïdes sera impactée, entrainant une baisse de leur vitalité et favorisant les formes atypiques. D’où vient ce stress oxydatif ? Le tabac et l’alcool sont en 1ere ligne, mais il peut également venir d’un excès de sport/ sédentarité, d’un système immunitaire trop actif, de la détox hépatique, de carences micronutritionnelles (les fameux anti-oxydants, que l’on retrouve dans les fruits et les légumes notamment, mais aussi déficit en zinc, coenzyme Q10…).
De plus, la qualité de la méthylation est un facteur important dans l’étude de la fertilité de l’homme. La méthylation est une transformation biochimique, qui intervient dans la détox hépatique, mais aussi dans l’expression des gènes. C’est pour cela qu’on recommande aux femmes en désir d’enfant de prendre de l’acide folique. Mais je déplore 2 éléments à ce sujet : d’une part, l’acide folique (vitamine B9) ne sera utile que chez 70% des femmes, car 30% des humains ont une mutation génétique qui impacte leur méthylation. Il serait préférable de conseiller de la vitamine B9 méthylée : du méthylfolate, pour être utile à toutes. D’autre part, il serait judicieux de proposer cette complémentation aux hommes, pour favoriser les spermatozoïdes bien formés et limiter les risques de fausse couche/ malformation du bébé.
D’autres éléments, physiques cette fois, peuvent nuire à la spermatogénèse : une obstruction des canaux déférents, qui empêcherait aux spermatozoïdes de rejoindre la prostate, ou de l’épididyme (canaux de stockage des spermatozoïdes), des varicocèles (varices sur les testicules). De plus, le port de jeans serrés, utiliser un ordinateur portable sur ses cuisses, faire beaucoup de vélo, et certains métiers (boulanger, pizzaïolo…) peuvent, comme les varicocèles, nuire à la fertilité masculine en augmentant la température testiculaire. En effet, si les bourses sont à l’extérieur du corps, ce n’est pas anodin ! La spermatogénèse ne supporterait pas la température corporelle, et elle se fait bien à 33°-34°. Le port du téléphone portable dans la poche reste discuté, mais on peut raisonnablement se dire que les spermatozoïdes n’ont pas besoin de ces ondes pour être en forme ! Nous pouvons aussi noter qu’un antécédent de cryptorchidie ne sera pas favorable, il est donc très important de surveiller le bon positionnement testiculaire des garçons.
En résumé, lorsqu’un couple souhaite concevoir, ou si le test de grossesse positif tarde à venir, il est pertinent de s’interroger sur la fertilité des deux partenaires. Je reçois des hommes qui ont déjà fait des spermogrammes, qui est un bon examen pour voir où en est la spermatogénèse, et quels paramètres peuvent poser problème. Mais il est aussi tout à fait intéressant de réaliser un bilan pré-conceptionnel paternel, sans avoir encore réalisé de spermogramme. Mon bilan de micronutrition m’apporte déjà des pistes, réflexions, et les analyses biologiques fonctionnelles me permettent d’objectiver certains troubles (manque de testostérone, stress oxydatif….) et de trouver leurs causes. Mon travail consiste alors à vous recommander des modifications alimentaires, de mode de vie, une complémentation adaptée et totalement personnalisée. La spermatogénèse durant environ 2 mois 1/2, les bienfaits de cet accompagnement se font assez rapidement, et permettent d’améliorer la qualité de vie en général.